Le jour du dépassement, une dette collective
Chaque année, nous le passons, dans l’indifférence générale. Pourtant, si vous receviez chez vous une lettre stipulant que vous avez une dette énorme, ne seriez-vous pas stressé de l’apprendre ?
Le jour du dépassement, c’est la même chose, à deux différences près. D’une part la dette est plus grande encore que tout ce que vous pourriez imaginer. Et d’autre part, elle concerne l’humanité tout entière, même s’il faut bien reconnaitre que nous ne sommes pourtant pas tous autant responsables de ce désastre, certains pays polluant bien plus que d’autres.
Le jour du dépassement, c’est quoi ?
Pour être très précis, le « jour du dépassement » (ou Overshoot Day en anglais) est le nom que l’on donne depuis quelques années à ce jour qui signe la date à laquelle l’humanité vit à crédit de ses ressources naturelles.
Tous les ans en effet, une Organisation Non Gouvernementale, Global Footprint Network, calcule à quelle date notre empreinte écologique annuelle dépasse la biocapacité de la Terre. Pour ce faire, elle prend comme base plusieurs millions de données statistiques dans plusieurs centaines de pays différents.
Cela signifie qu’après ce jour du dépassement, toutes les ressources consommées devront être considérées comme étant celles des années suivantes, la planète ayant évidemment un cycle propre à respecter. Cela concerne toutes les sortes de consommations de ressources naturelles, de la pêche à la déforestation, de l’agriculture à nos émissions de gaz à effet de serre, à partir du moment où ces dernières ne peuvent plus être absorbées par nos forêts.
Un jour du dépassement de plus en plus tôt chaque année
Le problème, c’est que loin de nous rendre raisonnables, le concept est malheureusement contemporain d’une frénésie toujours plus grande dans la consommation de ces ressources naturelles. Par exemple, en 1970, on considérait que la date du jour du dépassement était le 29 décembre, soit presque à la fin de l’année. Mais en 1998, la date du jour du dépassement était le 30 septembre. Et en 2019, elle tombait deux mois plus tôt, soit le 31 juillet.
Coronavirus et pollution mondiale
Faut-il donc nécessairement une pandémie mondiale pour nous rendre conscients de l’urgence écologique ? Cela ne suffira peut-être même pas. D’après l’ONG citée plus haut, cette année, en raison de l’épidémie de Coronavirus qui, comme chacun sait, a considérablement ralenti et limité les activités humaines et industrielles, le jour du dépassement recule, pour la première fois depuis des décennies.
Un recul de 3 semaines a été estimé par l’organisation
En effet, la crise de la COVID-19 a entrainé une baisse considérable de 8 % des émissions de CO2 par rapport à l’année précédente. Il s’agit là de la plus grosse baisse jamais enregistrée.
Cela suffira-t-il à notre planète pour retrouver un rythme normal ? Non, loin de là. Tout n’est pas perdu cependant. La WWF mentionne notamment sur son site internet qu’il suffirait de faire reculer de 5 jours chaque année cette date fatidique pour parvenir à un équilibre naturel dès…. 2050. Retroussons nos manches. Nous avons du travail.
À propos de l'auteur, Ludovic Sire
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