L'affaire de la VHS de Jean-Claude Méry
Dans les années 1990, des révélations explosives allaient provoquer un véritable séisme dans la sphère politique française, visant principalement le parti de droite de l’époque, le Rassemblement Pour la République (RPR), devenu l’UMP en 2002, puis Les Républicains en 2015. Ces révélations mettaient en lumière des méthodes illégales de financement occulte, liées à l’attribution de marchés publics des HLM (logements sociaux).
Jean-Claude Méry : l’homme du scandale
Le 24 mai 1996, Jean-Claude Méry, un ancien promoteur immobilier et proche du RPR, se confie dans une vidéo enregistrée où il expose les rouages d’un système de corruption qui lui est reproché. Cet enregistrement intervient après que Méry a été lâché par ses alliés politiques et ses proches, alors que l’affaire des HLM de Paris éclate en septembre 1994, lorsque le juge Halphen, en charge du dossier, met en cause Méry et ses pratiques.
Dans ce document vidéo, révélé un an après la disparition de Méry par le journal Le Monde le 22 septembre 2000, il avoue certains faits, notamment avoir été un intermédiaire dans la collecte de pots-de-vin versés par des entreprises en échange de l’obtention de contrats publics truqués. Ces fonds servaient à alimenter les caisses du parti. Méry met également en cause de grands noms de la politique, notamment Jacques Chirac, alors président de la République. Chirac niera toute implication dans cette affaire, qu’il qualifiera d’« abracadabrantesque » et de « calomnieuse » lors d’un entretien télévisé accordé à la journaliste Élise Lucet.
DSK et la cassette
En 1999, Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, aurait temporairement détenu la cassette tant convoitée. Celle-ci lui aurait été confiée par Alain Belot, avocat représentant les intérêts de Méry, dans le cadre de négociations visant à obtenir un règlement fiscal favorable pour Karl Lagerfeld, célèbre couturier. Certains ont avancé que la cassette aurait pu être utilisée comme un levier politique pour faire pression. Cependant, Strauss-Kahn a reconnu avoir reçu la cassette, mais a nié l’avoir visionnée ou utilisé son contenu. Aucune preuve formelle n’a été trouvée pour étayer ces accusations.
Un procès classé sans suite
Au final, il n’y aura jamais eu de condamnations importantes malgré cette intense agitation politique et médiatique. La mort de Méry et l’absence de preuves suffisantes ont conduit à classer l’affaire sans suite, laissant de nombreuses questions sans réponse.
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