Comment la mer vole Atafona au Brésil


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Christophe Lobby AGBODJI


Publié le 04/03/2022 à 16h00


MAURO PIMENTEL / AFP
Atafona, cette ville côtière du Brésil pourrait totalement disparaitre bientôt. Et pour cause, la cité est prise en étau entre le recul du littoral dû au changement climatique et l'avancée de l'océan, elle, causée par l'érosion côtière.

L’océan avale au jour le jour les maisons situées sur la côte. Selon les estimations faites par les autorités locales, l’océan engloutit environs 6 m de la terre par an. D’ailleurs, sur 2 km du front de la mer, quelque 500 habitations ont été, déjà ensevelies par les eaux. Sur la plage, l’on retrouve à perte de vue, poutres défoncées, morceaux de carrelage et de bois, vêtements, jouets d’enfants, ustensiles de cuisine, etc. Seulement, quelque 180 maisons occupées par 302 personnes environ résistent encore à la fureur des vagues. Mais ces habitants savent qu’ils devront partir. Ce n’est visiblement qu’une question de temps dans un environnement où les autorités locales semblent manquer d’idées pour stopper l’avancée de l’océan.


Le géologue Eduardo Bulhoes de l’Université Fédérale Fluminense apprécie


« Quelque 4 % des littoraux du monde entier voient la mer avancer de plus de cinq mètres par an sur sa terre. Atafona en fait partie. La situation est appelée à s’aggraver, à long terme, avec la montée du niveau de la mer, dû au réchauffement climatique, et à court et moyen terme, avec la houle exceptionnelle et de longues périodes de pluie ou de sécheresse. Mais au-delà de l’érosion extrême, Atafona souffre d’un autre problème chronique depuis des décennies. À cause de l’action humaine, le volume de l’eau du fleuve Paraiba do Sul s’est réduit drastiquement ces 40 dernières années, ainsi que sa capacité à amener des sédiments jusqu’à l’embouchure, à Atafona. En raison du manque de sédiments, le sable de la plage ne se renouvelle pas naturellement et l’océan gagne du terrain sur la terre. Sans compter la construction d’habitations en bord de mer, qui élimine la première ligne de défense naturelle : les dunes et la végétation. Résultat : le littoral s’est transformé en un amas de décombres qui repousse les touristes. La communauté d’environ 600 pêcheurs souffre aussi de l’assèchement du fleuve ».


Il s’agit, sans doute d’un tableau très noir duquel, les autorités locales auront du mal à relever Atafona.



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