Coupure d'électricité à Jersey ?

L’île de Jersey, au large des côtes de la Normandie, a beau être indépendante, elle est quand même représentée officiellement par le Royaume-Uni. Et depuis les accords du Brexit, la zone de pêche autour de l’île a provoqué de nombreux remous.

L’accord de la baie de Granville, signé en 2000, régissait jusqu’en décembre 2020 les règles de pêche autour de Jersey avec notamment la délivrance de licences. Ainsi, tout le monde, que ce soit les pêcheurs britanniques ou français, y trouvait son compte.

Mais depuis les accords post-Brexit de décembre, cet accord ne tient plus. Seule Jersey peut décider des bateaux de pêche autorisés dans un cercle de 22 kilomètres autour de l’île. De janvier à avril, Jersey a donc délivré 41 licences de pêche à des bateaux français contre 344 demandes. Bien trop peu pour le secteur français qui voit cette décision d’un très mauvais œil. D’autant plus que Jersey souhaite déposer des restrictions comme les choix de jours de pêche, le type de crustacés autorisés, etc.

Seulement le gouvernement britannique s’était engagé auprès de l’Union européenne pour poursuivre l’accord de la baie de Granville alors qu’en tant que territoire indépendant, l’île de Jersey reste décisionnaire de ce qui se passe dans ses eaux territoriales.

C’est ainsi que la ministre de la mer, Annick Girardin, a pris les devants en menaçant de couper l’électricité sur l’île. En effet, grâce à des réseaux sous-marins, la France fournit environ 90 % de l’énergie sur l’île de Jersey. Furieuse par les décisions de ces derniers jours, la ministre souhaite avant tout protéger l’intérêt et le travail des pêcheurs français et n’hésitera pas à mettre sa menace à exécution si la situation ne se débloque pas rapidement. Des négociations devraient s’ouvrir entre tous les belligérants pour trouver un terrain d’entente avant que Jersey ne soit plongée dans le noir.