Coup d’État au Myanmar

Birmanie ou Myanmar ? Rangoun ou Yangon ? Ce grand pays du sud-est reste méconnu et énigmatique. Ouvert aux touristes en 2011 après la fin de la dictature, le pays garde sa part de mystère. Il évoque toujours les romans d’aventure de Kessel et de Kipling, attirant encore les voyageurs en quête d’exotisme.

Le lever du soleil à Bagan, dominant des temples survolés par des montgolfières multicolores, est un spectacle incroyable. Admirer le lac Inle et ses pêcheurs dansant sur l’eau est une chance.
Visiter les temples de Mandalay, toucher du doigt cette part d’Orient à la culture si envoûtante, sera maintenant un luxe.

Le 1er février au matin, alors que la capitale birmane s’éveillait, les chars se dirigeaient vers le palais présidentiel. Aung San Suu Kyi, chef du gouvernement depuis 2016, et le président Win Myint, étaient arrêtés par la junte militaire. L’état d’urgence était déclaré pour un an et le général Min Aung Hlaing obtenait les pleins pouvoirs.
L’armée se justifiait en mettant en avant les élections législatives de 2020, jugées entachées d’irrégularités. Le parti D’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie, était arrivé largement en tête.

Depuis, les Birmans descendent dans la rue pour manifester et la répression prend de l’ampleur. L’armée a annoncé la tenue d’élections libres et justes à la fin de l’état d’urgence, mais n’a pas pour autant cédé un pouce de terrain.
Et ce ne sont pas les faibles condamnations internationales qui vont changer la donne. L’ONU, ce que De Gaulle appelait le “machin”, n’a exprimé que sa “profonde préoccupation”. La Chine venait de bloquer sa proposition de résolution condamnant le coup d’État.

Coup dur donc pour le peuple birman qui se réveille avec le sentiment que l’histoire se répète. Une histoire à la chute malheureuse, sans happy end.