Biodiversité : la 6e extinction de masse peut-elle être enrayée ?
Les 5 extinctions de masse du passé
Depuis l’apparition des premières formes de vie, notre planète a vécu pas moins de 5 extinctions de masse. La première, provoquée par une période glaciaire intense il y a environ 445 millions d’années, a causé la disparition d’au moins 60 % des espèces. C’est ensuite un manque d’oxygène dans les océans qui aurait causé, il y a environ 360 à 375 millions d’années, la disparition de 75 % des espèces. L’intense activité volcanique et les multiples impacts d’astéroïdes sont à l’origine de la 3e disparition massive. L’extinction du trias-jurassique, dont les causes sont encore incertaines, a décimé près de 80 % des espèces. Enfin, il y a 66 millions d’années, la chute d’un astéroïde dans l’actuelle péninsule du Yucatán, au Mexique, a provoqué la disparition des dinosaures non aviaires.
Ironie du sort, les mammifères ont profité de l’absence des dinosaures sur Terre pour proliférer et se développer, donnant naissance à l’Homo Sapiens. Aujourd’hui, c’est ce mammifère, considéré comme le plus intelligent, qui est responsable de la 6e extinction de masse.
6e extinction de masse : où en est-on ?
D’après un article rédigé par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, 7,5 à 13 % des espèces vivantes auraient déjà disparu dans le monde depuis l’an 1500. C’est beaucoup plus que ce qui était estimé jusqu’alors, puisqu’on chiffrait cette crise de la biodiversité à 0,04 %. Concrètement, ces estimations représentent au total entre 150 000 et 260 000 espèces éteintes.
Alors, que nous réservent les prochaines années ? Force est de constater que tous les signaux d’alarme sont aujourd’hui au rouge. Si le phénomène d’extinction actuel touche moins les océans que les terres émergées, la surpêche reste une menace constante pour les espèces marines. Le rythme d’extinction serait actuellement entre 100 et 1000 fois plus rapide que le rythme naturel d’extinction. Au total, d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), plus d’un million d’espèces sont menacées de disparition en raison du réchauffement climatique, qui cause des conditions météorologiques extrêmes et perturbe le comportement des espèces. Si les chiffres sont exacts, d’ici à 2100, 27 % des espèces vivantes que nous côtoyons n’existeront plus.
Le réensauvagement en Europe
Depuis de nombreuses années, les journalistes et les scientifiques tentent de faire entendre leur voix pour réveiller les consciences. En 2015, l’Américaine Elizabeth Kolbert remportait le prix Pulitzer pour son livre La sixième extinction, un ouvrage grand public qui donne de la visibilité à ce problème qui nous concerne tous et toutes. Heureusement, des mesures laissent entrevoir une touche d’espoir, à l’image des nombreux projets de réensauvagement qui émergent en Europe, suivant l’exemple du parc Yellowstone, aux États-Unis.
Concrètement, le rewilding, ou réensauvagement, peut se mettre en place de deux manières :
- Par la réintroduction d’espèces disparues ou en danger, afin de recréer un écosystème.
- Par l’absence d’intervention humaine dans une région ou une zone donnée.
S’il est encore difficile de déterminer l’impact concret de ces initiatives sur la biodiversité, il est important de saluer leur dimension inspirante et positive. Dans les Carpates, en 2014, la réintroduction de 17 bisons donne envie de croire qu’un meilleur futur est possible. Après avoir frôlé l’extinction au début du XXe siècle à cause de la chasse, de la déforestation et de l’expansion de l’agriculture, plus de 7 000 individus coulent aujourd’hui des jours heureux dans les montagnes de Roumanie !
À propos de l'auteur, Justine R.
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