Justice française : Nicolas Sarkozy condamné à trois ans de prison
Poursuivi pour corruption et trafic d’influence, Nicolas Sarkozy est devenu depuis ce lundi 1er mars 2021, le deuxième ancien président condamné sous la Ve République après Jacques Chirac, en 2011, dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris.
Pour comprendre le fond du dossier, il faudra remonter en 2014 ; année au cours de laquelle le Président Sarkozy était suspecté d’avoir tenté d’obtenir d’un haut magistrat en la personne de Gilbert Azibert, des informations confidentielles le concernant.
Le Tribunal suspectait aussi l’ancien président Nicolas Sarkozy d’avoir essayé de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels après avoir obtenu un non-lieu dans l’affaire Bettencourt. Il aurait promis en contrepartie de cette faveur négocier au magistrat un poste de prestige à Monaco ; un poste qui devrait rapporter au juge Gilbert Azibert la bagatelle de 5 000 euros l’année.
Le tribunal correctionnel de Paris qui a estimé que « Nicolas Sarkozy s’est servi de son statut d’ancien président de la République » a conclu qu’un « pacte de corruption » avait été conclu entre l’ex-président, son avocat Me Thierry Herzog et le magistrat Gilbert Azibert. Aussi, le Tribunal a-t-il considéré que ces délits portent « gravement atteinte à la confiance publique en instillant dans l’opinion publique l’idée selon laquelle les procédures devant la Cour de cassation […] peuvent faire l’objet d’arrangements occultes destinés à satisfaire des intérêts privés. Un tel comportement ne peut que nuire gravement à la légitime confiance que chaque citoyen est en droit d’accorder à la justice ».
Aussi, le tribunal a-t-il relevé que ces faits, « d’une particulière gravité ayant été commis par un ancien président de la République qui a été le garant de l’indépendance de la justice » ne saurait être pris à la légère. Il en a déduit qu’« il s’est servi de son statut d’ancien président de la République et des relations politiques et diplomatiques qu’il a tissées alors qu’il était en exercice pour gratifier un magistrat [Gilbert Azibert] ayant servi son intérêt personnel ». Par ailleurs, la qualité d’avocat de Nicolas Sarkozy ne lui a pas porté chance dans cette affaire. Et pour cause, le tribunal a constaté que l’accusé a « la qualité d’avocat et était donc parfaitement informé des obligations déontologiques de cette profession ». Alors que Carla Bruni, son épouse dénonce un « acharnement politique » contre son époux, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu’il a l’intention de faire appel de cette décision. Affaire à suivre !
À propos de l'auteur, Christophe Lobby AGBODJI
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