Comment la situation des femmes s’est dégradée


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Christophe Lobby AGBODJI


Publié le 08/03/2021 à 21h40


Pexels / Pixabay
La journée du 8 mars est consacrée par la communauté internationale à la célébration de la femme. Les festivités de cette année interviennent dans un contexte où la situation de la femme s’est dangereusement dégradée notamment à cause de la pandémie de la covid-19.

Le thème retenu cette année cadre bien avec l’actualité de la pandémie du coronavirus qui place notre planète dans une situation d’incertitude. Libellé, « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 », ce thème permet d’orienter les regards vers la situation de la femme rendue plus inconfortable encore à cause de la pandémie. En effet, les conséquences induites par la covid-19 sur la situation de la gent féminine sont désastreuses.


Les services d’urgence à travers l’Europe ont enregistré une hausse allant jusqu’à 60 % des appels de femmes victimes de violences conjugales pendant le confinement lié à la lutte contre le coronavirus. En Afrique, on constate, selon des données publiées par le Programme des Natoions unies pour le Développement (PNUD) une augmentation de 30 % des cas de violences sexistes. Cette situation est due au fait que le confinement a contraint les couples et les familles à passer plus de temps ensemble. On note aussi que nombreuses familles ont perdu leurs revenus ; une situation qui a favorisé la baisse du taux de scolarisation des filles dans certaines parties du globe.


L’augmentation des mariages précoces, la paralysie de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, la perte de l’emploi ou encore l’impossibilité de faire une activité génératrice de revenus sont quelques-unes des nouvelles difficultés auxquelles les filles et les femmes doivent faire face. Par ailleurs, l’emploi des femmes est de 19 % plus menacé que celui des hommes. D’autres chiffres corroborent cette réalité sociale de l’après-covid. Ainsi, le risque pour les femmes de perdre un emploi est 1,8 fois supérieur à celui des hommes d’après le rapport d’une étude réalisée par McKinsey & Company.


C’est une réalité qui s’explique par le fait que les femmes travaillent surtout dans des secteurs d’activités qui sont touchés par la covid-19 (54 % des emplois mondiaux sont dans l’hôtellerie, 43 % dans le commerce et 46 % dans les autres services selon le contenu de l’étude de McKinsey). La conséquence directe est que 54 % des postes menacés dans le monde concernent ceux détenus par des femmes. D’ailleurs, il ressort d’une étude réalisée entre avril et juin 2020 par le Fonds Monétaire International (FMI) que le taux de chômage des femmes américaines est supérieur à 2 % de celui des hommes de la même nationalité. Pire encore, il est attendu d’ici la fin de cette année 47 millions supplémentaires de filles et femmes sous le seuil de pauvreté.


Alors que le taux de pauvreté des femmes était attendu pour baisser de 2,7 % entre 2019 et 2021, de nouvelles projections indiquent désormais une augmentation de 9,1 % selon une estimation du PNUD.


Le tableau est noir. Et pour corriger le tir, il urge que les décideurs, les gouvernements ainsi que les organisations de la société civile du monde entier réfléchissent et prennent des décisions susceptibles de renverser cette tendance.



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