Il y a trente ans, Serge Gainsbourg
2 mars 1991, sombre dimanche rue de Verneuil. Un artiste est mort dans la nuit, mort des suites d’une longue mélodie. Et nos larmes n’y pourront rien changer. Serge Gainsbourg, né Lucien Ginsburg, trente ans de carrière au plus haut niveau de la chanson française. Trente ans d’exploration musicale à travers le jazz, le rock, le yéyé, le rock progressif, le rock barbelé, le dub jamaïcain, le funk américain… Trente ans de textes ciselés par amour de la langue, au propre comme au figuré.
Flash-back. Au début n’était qu’un pianiste de bar. Le gars qu’on croise et qu’on ne regarde pas. Quelques chansons écrites pour Michèle Arnaud avant de se lancer seul sur scène. Le poinçonneur des Lilas. Du jazz dans le ravin. Gainsbourg chante la nuit d’octobre et les amours perdues. La Javanaise. Il s’essaye ensuite au style confidentiel aux côtés d’Elek Bacsik, puis aux percussions volées à Babatunde Olatunji.
Lorsqu’arrivent les années soixante, Gainsbourg et son style rive gauche auraient dû être engloutis par la vague yéyé. Mais le claqueur de doigts a des ressources. Il retourne sa veste doublée de vison, écrit la poupée de son de France Gall et la Harley-Davidson de Brigitte Bardot. Il compose aussi pour des films. L’argent commence à entrer, le succès on verra plus tard.
En 1969 année érotique, Gainsbourg compose « Je t’aime moi non plus », un morceau où il invite sa compagne Jane Birkin à faire de leur moments intimes un slow langoureux aux parfums de scandale.
Les années soixante-dix ouvrent la voie à des projets ambitieux. Gainsbourg signe son chef-d’œuvre, l’histoire de Melody Nelson, concept-album inspiré des amours interdites de Nabokov. Gainsbourg reste prolofique. Entre ses commandes pour les jolies chanteuses et les musiques de film, il trouve du temps pour ses propres projets : Rock around the bunker où il tourne le nazisme en dérision dans un album de rock volontairement vieillot. Puis L’homme à tête de chou, une insulte transformée en un nouveau chef-d’œuvre. Succès d’estime.
Gainsbourg entend alors un son qui vient de Kingston. Il s’envole en Jamaïque pour mettre en boîte une Marseillaise enfumée aux rythmes dub. C’est le jackpot. Succès commercial sur fond de scandale. Gainsbourg devient Gainsbarre, une sorte de Mister Hide pour les télévisions. Il poursuit sur la veine reggae avant de passer au white funk américain dans les années quatre-vingt, celles o il revient sur scène.
Ça, c’est l’histoire de Serge Gainsbourg. Comment il a vécu, comment il est mort. Vous en redemandez encore ?
À propos de l'auteur, Richard Coudrais
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